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FOG

John Carpenter - USA 1979 1h29mn VOSTF - avec Adrienne Barbeau, Jamie Lee Curtis, Tom Atkins, Janet Leigh, Hal Holbrook, John Houseman (et Carpenter himself dans le rôle de Bennet)...
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FOGC’était pendant l’horreur d’une profonde nuit… la nuit d’un mois d’avril 1880 ; une nuit de brouillard, sur la côte Pacifique. Un feu de camp trompeur égara les marins, et l’Elisabeth Dane sombra, corps et biens ; mais on chuchote parfois à Antonio Bay, quand une étrange brume monte de la mer et luit, que les noyés reviennent et cherchent, mauvais, la lueur qui fut cause de leur destin tragique. Telle est l’histoire que narre un vieux loup de mer goguenard à une audience de gosses rassemblés autour d’un autre feu de camp, sur une plage de cette même baie, à quelques pas de minuit, le 21 avril 1980. Cent ans plus tard, jour pour jour…

Un crime commis par les pères qui retombe sur la tête des fils, le poids du Fatum, des fantômes vengeurs qui s’en prennent à une communauté oublieuse de sa faute originelle, une brume mystérieuse messagère du destin ? Hum… Si Carpenter ne pratique probablement pas Racine et Euripide, en revanche il connait sur le bout des ongles ses classiques du roman gothique anglo-saxon, Hawthorne, Walpole, Poe (dont la citation « Is all what we see or seem but a dream within a dream ? » ouvre le film), et surtout Lovecraft et Hodgson, deux écrivains majeurs du fantastique anglophone qui ont bâti leur œuvre sur les horreurs cachées dans les tréfonds ténébreux des profondeurs océaniques.
Or il se trouve que John Carpenter est au fantastique ce qu’Eastwood est au mélodrame : le dernier des classiques. Ça n’étonnera donc personne qu’après avoir obtenu un succès planétaire en inventant avec « Halloween » le genre du Slasher movie surnaturel (un genre qui existe encore aujourd’hui et remplit régulièrement les caisses des studios hollywoodiens, pour le meilleur et pour le pire), il retourne aux bases du récit fantastique : l’histoire de fantômes.
Respectant scrupuleusement les codes propres à ce type d’histoires, Carpenter exerce sa maîtrise de l’espace (avec son chef op attitré Dean Cundey) de la même manière que celle qui lui a servi dans « Halloween » à débuter un film dans de larges allées pour le conclure dans un placard : utilisant le brouillard comme élément isolant, il enferme progressivement ses personnages dans des prisons de ténèbres, sculpte des paysages expressionnistes dans un village banal, et avec une étonnante économie de moyens, provoque l’angoisse en suggérant davantage qu’en montrant, à la manière d’un autre maître, Jacques Tourneur.
Épaulé par un solide casting d’acteurs de second plan à qui il donne leur chance tel Tom Atkins dans le rôle du pêcheur, Hal Holbrook dans celui du père Malone, Adrienne Barbeau, qui joue l’animatrice de la radio locale située dans le phare de Spivey Point et qui semble tout droit sortie d’un film d’Howard Hawks (et on sait depuis Assaut l’admiration sans réserve que Carpenter porte à l’auteur de Rio Bravo), Jamie Lee Curtis qui vient de crever l’écran dans « Halloween » et qu’on retrouve dans le rôle d’une auto-stoppeuse qui n’a pas froid aux yeux, sans oublier Janet Leigh dans celui de la mairesse d’Antonio Bay (un choix rien moins qu’innocent quand on sait qu’Antonio Bay est en fait Bodega Bay, où Hitchcock a tourné Les oiseaux), Carpenter compose un récit efficace et divertissant à défaut d’être original.