Les centres commerciaux : nouvelle bulle immobilière spéculative et projets climaticides…

Non à Val Tolosa ! 
Nous ne résistons pas à l’envie de vous communiquer cette excellente nouvelle provenant de nos amis d’Utopia Tournefeuille : le Conseil d’État a, en ce début d’année 2018, annulé le 2e permis de construire du méga-centre commercial imaginé par le groupe du CAC40 Unibail Rodamco, Val Tolosa, prévu en périphérie de Toulouse ! Nous saluons cette superbe victoire des opposants qui n’en démordent pas depuis 10 ans que dure la bataille ! 
L’absurdité du projet. Val Tolosa, c’est 115 000 m2 de béton en plein champ et la destruction de plus de 44 ha de terrains naturels très appréciés par les espèces animales et végétales qui y ont trouvé leur biotope. 

GARDAREM LA MENUDE

En France, les centres commerciaux poussent comme des champignons (vénéneux) et Val Tolosa n’est malheureusement qu’un exemple parmi beaucoup d’autres. C’est ce que révèle l’association Agir pour l’environnement dans son enquête et dans sa Campagne Hypermarchés… le début de la faim lancée le 20 Décembre 2017 jusqu’au 31 Mars 2018, pour faire pression sur le ministre de l’économie et le ministre de l’agriculture, afin d’obtenir un moratoire sur la création ou l’extension des zones commerciales périphériques, de privilégier les circuits-courts et d’améliorer notre autonomie alimentaire par la sauvegarde des terres agricoles. 
Ci-dessous, nous vous livrons un extrait de leur travail. Sur leur site vous trouverez des cartes-pétitions à envoyer aux ministres concernés. Et il y en aura aussi dans le hall du cinéma.

HYPERMARCHÉS… LE DÉBUT DE LA “FAIM”
 

Les centres commerciaux : nouvelle bulle immobilière spéculative et projets climaticides…
La France est le pays en Europe qui compte le plus de ces zones commerciales : 807 sont ainsi disséminées dans tout l’hexagone ! Mais ce n’est pas tant leur nombre qui fait masse, quoique… mais l’espace qu’elles occupent. Aujourd’hui, ces surfaces commerciales étendent leur empire sur 17 millions de m2 dont 2000 hypermarchés construits sur 8 millions d’hectares de terre anciennement agricoles (parking et route d’accès compris) ! Et pendant ce temps là : 200 fermes disparaissent chaque semaine en France, les centres villes se vident de leur petits commerces… Et toujours plus de bagnoles, de routes…
Rien qu’en Île-de-France, en 2015, on dénombrait 153 centres commerciaux, la plupart bâtis au détriment des terres arables. Les quatre principaux promoteurs sont Carrefour, Auchan, Unibail et Klépierre. 
Via des filiales ayant adopté le statut de « société d’investissement immobilier cotée », notre quarteron de bétonneurs redistribue à ses actionnaires au moins 85 % des loyers perçus et 50% des plus-values réalisées, en échange d’une exonération d’impôts sur les sociétés. Une enquête de Bastamag nous apprend que 60% des activités du groupe Unibail-Rodamco sont en France mais plus de 90% de ses actionnaires sont étrangers… Spéculation pour les uns, artificialisations des terres agricoles pour les autres ! La frénésie des promoteurs et de leurs alliés objectifs que sont les décideurs économiques et politiques n’ayant pas de limite, il est prévu que d’ici à 2060, l’extension des villes, des centres commerciaux et des infrastructures pourraient faire perdre près de 14% du potentiel agronomique français !

 

Paradoxalement, ce boom ne s’accompagne pas d’une progression du chiffre d’affaires. Depuis 2008, croissance du secteur et fréquentation sont en berne ! Nombre d’experts estiment que nous assistons à une véritable bulle immobilière. Pendant ce temps, les ouvertures (Atoll à Angers, Confluences à Lyon, Be Green à Troyes…) et les projets (Lillenium à Lille, Val Tolosa en périphérie de Toulouse, EuropaCity à Gonesse…) se multiplient. 

 

Grandes surfaces et petits arrangements ? 
En se fondant sur les statistiques des 8 dernières années, pas moins de 8495 nouvelles surfaces commerciales représentant 21,5 millions de m2 ont été autorisées en France par des instances départementales qui ne brillent pas par leur transparence : les Commissions Départementales d’Aménagement Commercial et, en cas de recours, la Commission Nationale d’Aménagement Commercial. Ces biens discrètes CDAC ainsi que la CNAC valident quasiment tous les projets d’extension ou de création ! Entre 2010 et 2016, le pourcentage d’autorisations se situe entre 88 et 90% ; autorisations généralement prononcées à l’unanimité des membres. 

 

L’anomalie démocratique que constitue ces commissions doit être revue. La CNAC et les commissions départementales doivent être refondées en profondeur afin d’y introduire la transparence nécessaire et le pluralisme des points de vue.

 

Dans le même ordre d’idée : le Golf de Villenave d’Ornon, construit sur une zone humide classée Natura 2000 par le Groupe turco-belge Vizzion Europe, dont le principal actionnaire, Gonzague Mulliez, est membre de la famille du même nom (Auchan, Décathlon,…). Le bal-trap de Servanches (24) construit par Benjamin Tranchant (Président d’un groupe de casinos).