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mardi, mai 8 2018

2 nouveautés sur Vidéo en Poche

Vidéo en Poche

des films sur votre clé usb !

5€ par film, sans DRM et en HD quand c’est possible,  la résolution minimale 
étant celle d’un DVD !  Les fichiers sont lisibles par VLC, mais aussi sur les Freebox,  et de nombreuses TV et boitiers multimedia.  Vous pouvez consulter sur le site et à la caisse du ciné le catalogue complet : VIDÉO EN POCHE

 

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This is my land
Film documentaire de Tamara Erde

Tamara Erde est née en Israël, a longtemps cru aux valeurs patriotiques de son pays, a fait son service militaire comme toute jeune fille israélienne… Et puis elle est devenue cinéaste et, désormais parisienne d’adoption, elle a pris ses distances. Constatant les errances et les mensonges de la classe dirigeante du pays qu’elle a servi, elle a voulu comprendre ce qui, dans le système éducatif qui l’a formée, contribue à faire accepter par la majorité de ses concitoyens une politique gouvernementale pourtant condamnée par une grande partie de l’opinion internationale.
Tamara Erde est allée à la rencontre des enfants et des enseignants d’une école de kibboutz, d’une école d’État israëlienne mais multi confessionnelle et enfin d’une école de Cisjordanie. Elle interroge aussi des universitaires des deux côtés qui ont travaillé sur l’historiographie comparée, notamment celle des manuels scolaires. La jeune réalisatrice prend le contre pied de la conviction optimiste de Nelson Mandela, qui disait que l’éducation était le meilleur rempart à la haine de l’autre. On constate ici au contraire que l’éducation conforte la haine et la peur, par l’ignorance.
Mais le film reste porteur d’espoir, avec quelques séquences magiques. Ainsi cette école mixte, où professeurs israélien et palestinien enseignent conjointement, réserve des moments merveilleux même si, parfois, il y a tension, quand par exemple cette enseignante palestinienne doit sortir pour respirer, parce que ce travail se fait en surmontant le trop lourd vécu extérieur. On reprend espoir avec ce formidable intituteur cisjordanien qui fait comprendre de manière très imagée aux enfants palestiniens, quotidiennement tentés par la montée de la rage et de la haine face à l’occupation israëlienne, à quel point il est important que la liberté conquise par chacun n’empiète pas sur celle de l’autre. Il fait rédiger à ses élèves une lettre à un jeune écolier juif français imaginaire afin qu’ils le distinguent bien des jeunes colons qui les agressent chaque jour et que jamais leur colère légitime contre Israël ne se mue en antisémitisme. Et on se dit qu’en dépit de tous les nuages sombres, tout n’est peut-être pas foutu pour les futurs adultes que sont ces jeunes écoliers.

 

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dimanche, avril 22 2018

Upstreal color et Tikkoun sur vidéo En Poche

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des films sur votre clé usb !

5€ par film, sans DRM et en HD quand c’est possible,  la résolution minimale 
étant celle d’un DVD !  Les fichiers sont lisibles par VLC, mais aussi sur les Freebox,  et de nombreuses TV et boitiers multimedia.  Vous pouvez consulter sur le site et à la caisse du ciné le catalogue complet : VIDÉO EN POCHE

 

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Upstream color
Écrit et réalisé par Shane Carruth

Durant le prologue, qui semble longtemps déconnecté du reste de l’intrigue, deux adolescents ingurgitent un liquide qui les unit instantanément, leurs pensées et leurs gestes fusionnent… Quelques plans plus tard, un homme élève une culture de vers dans sa maison et les utilise pour créer une nouvelle drogue qui crée un mimétisme sensoriel chez ceux qui la prennent. Il séquestre une jeune femme chez lui et la drogue à son insu. Un jour, elle s’enfuit.
Ce pitch alléchant n’est que le tout début du deuxième long-métrage de Shane Carruth (après Primer, disponible en Vidéo en Poche). Quant au reste du film, aucun résumé ne pourrait vraiment lui rendre justice. Ce n’est pas tant que l’histoire est trop abracadabrantesque pour ça (elle l’est juste ce qu’il faut), c’est plutôt qu’Upstream color n’est pas le genre de film à se contenter d’être un sage déroulé de son récit, une simple illustration de son scénario. Le réduire à un synopsis serait l’amoindrir, le rendre plus trivial qu’il ne l’est.
Car on n’est pas ici dans un thriller. Il n’est question que de perceptions dans cette histoire qui croise plusieurs personnages et plusieurs points de vue. Et dans la mise en scène aussi il n’est question que de perceptions. L’héroïne reçoit des signaux, des souvenirs visuels et sonores venus d’ailleurs, et le style visuel de Carruth colle autant à sa perte de repère qu’à sa détermination qui rue dans les brancards.
Upstream color est un film parfois opaque et étouffant mais tout simplement fascinant, grâce à un impressionnant travail sur le montage, le son et la musique. La dimension fantastique est là pour raconter et transcender une histoire d’amour. Le temps de quelques séquences, le tourbillon planant de la mise en scène s’apaise et laisse place à des scènes très réalistes. Quand il touche aux sentiments ambigus autour d’une nouvelle rencontre amoureuse, Carruth transforme ses éléments angoissants en émouvante traduction d’une inquiétude sentimentale aussi surprenante que bienvenue. Ce ne sont pas forcément les scènes les plus tape-à-l’œil d’un film qui regorge de beauté picturale, mais ce sont les plus déroutantes. D’indispensables respirations dans un beau long-métrage en apnée. (G. Coutaut, filmdeculte)


 

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mardi, février 20 2018

The tribe et Adieu Falkenberg sur Vidéo en Poche

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The Tribe
Un film de Myroslav Slaboshpytskiy
Grand Prix de la Semaine de la Critique, Festival de Cannes 2014. En langue des signes volontairement non sous-titrée.

C’est un pari fou de cinéma. Un pari tenu au-delà de tout pronostic, de toute attente, qui fait de ce film une véritable révélation, une expérience à nulle autre pareille de radicalité productive, d’audace exaltante. Vous n’entendrez aucun dialogue dans The Tribe puisque tous les personnages – et les acteurs qui les interprètent – ou presque sont sourd-muets et s’expriment en langage des signes, que le jeune réalisateur a choisi de ne pas sous-titrer. Et c’est bien là que réside le coup de génie car ce choix, qui peut être déconcertant au premier abord, nous amène à nous concentrer sur l’étonnant et fascinant ballet des regards et des gestes des personnages, nous mettant légèrement à distance de la tribu étrange que nous allons accompagner pendant deux heures. Mine de rien, c’est notre regard qui est profondément modifié, c’est notre approche des situations, notre manière d’appréhender les relations qui sont bouleversées. Expérience unique donc, et passionnante !
La tribu du titre désigne un groupe d’élèves d’une institution d’enfants et adolescents sourd-muets quelque part en Ukraine. Une tribu que rejoint dans la scène d’ouverture le jeune Sergey, qui est d’emblée mis au fait des règles d’intégration en vigueur au sein de l’internat : déshabillage, tabassage, humiliation en guise de rite initiatique. Il découvre rapidement un réseau bien organisé où les plus jeunes sont contraints à des petits trafics ou à des ventes de babioles dans les trains. Mais parfois on ne se contente pas ce ces activités somme toutes anodines, il arrive que le groupe agresse un malheureux à la sortie du supermarché juste pour lui dérober ses courses… Quant aux rares filles de la tribu, elles sont « invitées », si elles veulent gagner leur place dans l’organisation, à se prostituer sur les aires de stationnement de camionneurs internationaux, tout ça avec la complicité d’un professeur cupide…
La vision du jeune cinéaste ukrainien est d’un noir d’encre. La désespérance semble inscrite dans les gènes des jeunes protagonistes, et la violence, psychologique et physique, est omniprésente. Mais le film n’est jamais glauque parce qu’il déborde de l’énergie de ses personnages et c’est bien l’amour qui va tout bouleverser dans ce monde où tout semble régi par la cupidité absolue au nom de laquelle tous, même les plus jeunes, semblent prêts à tout.
 

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