Journal du 2ème confinement

Ici sont archivés les publications mises en ligne lors du 2ème confinement, du 30 octobre au 14 décembre 2020

 

 

 

 

En attendant de nous retrouver, on signe et on relaie cet appel de David Dufresne, réalisateur du film UN PAYS QUI SE TIENT SAGE.

 

Chers ami(e)s,

 

Samedi prochain, à 14h, se tiendront des Marches des Libertés à travers tout le pays. Celle de Paris partira de la place de la République à 14 heures également, pour arriver place de la Bastille. Hier soir, nous avons appris que le Préfet de Police de Paris, Didier Lallement, avait décidé d’interdire cette marche.

 

Or, les atteintes aux libertés fondamentales s’accélèrent et se multiplient de manière exponentielle. La loi doit passer au Sénat en janvier prochain.
Les réfugiés sont traqués, battus et pourchassés dans les moindres recoins de la région parisienne. Les journalistes sont muselés. Les associations empêchées de venir en aide aux nécessiteux. C’est pourquoi l’ensemble de la coordination a décidé de maintenir l’appel à cette marche, après le succès du rassemblement qui s’est tenu place du Trocadéro samedi dernier, lequel a réuni 30 000 personnes de tous les pans de la société civile.

 

Vous trouverez ci-jointe la lettre que la coordination a adressée au Préfet.
Je vous écris donc afin de savoir si vous accepteriez de signer cet appel le plus rapidement possible et de le relayer dans vos réseaux respectifs.

 

https://framaforms.org/appel-pour-les-marches-des-libertes-samedi-28-novembre-partout-en-france-1606315916

 

Coordination nationale contre la loi Sécurité Globale

 

David

 

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En attendant, la livraison des produits de PCA continue tous les mercredi soir dans le hall d’Utopia.
Toutes les infos sur le site pca.nursit.com

 

 

NOVEMBRE 2020, UTOPIA-PCA: A QUOI CA RIME?
Alors que la Nature nous a bien pris en grippe,
Alors que tous les twits de Trump se trompent de trip,
PCA continue tous les mercredis soirs
De 19 à 20h00 le ballet des terroirs.
Confinement ou pas les producteurs sont là
Au cœur du cinéma dans le hall d’Utopia
P, c’est pour Paysans, C, c’est Consommateurs
A, c’est pour associer ces deux parfaits acteurs
Vous y retrouverez le meilleur des légumes
Des œufs si frais qu’ils sont encore couverts de plumes
Et puis ce pain moelleux à la croute virile
Distribué par son boulanger volubile
Il y a des fromages et des légumes secs
Portés ici pour que vous repartiez avec
Emportez vos poireaux sur le porte bagage
Emportez dans le tram une odeur de fromage
Des herbes en tisanes en baumes en macérât
Les produits grecs et bios de chez Pantanassa
Et du miel en bocal, en bonbons, en gâteaux
Et deux fois l’an nous avons la viande d’agneaux
Allez voir sur Nursit, vous aurez le programme
De tous les bons produits qui maintiennent la flamme.
JM Dupont

 

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En attendant, on vous invite à découvrir - et à soutenir, même modestement - le projet Utopia à Pont-Sainte-Marie. Ce projet prolongera la ligne éditoriale et la qualité de programmation pratiquées à Utopia depuis près d’un demi-siècle. Un lieu chaleureux, à taille humaine, basé sur l’échange et la culture. Ce nouvel Utopia a la particularité d’être pionnier en matière d’écologie : à énergie positive, bas en carbone et zéro déchets. Preuve que des solutions alternatives et durables sont possibles !
On vous en parle en détail ici.

 

 

 

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En attendant, on écoute en cliquant ici, ou on lit ci-dessous, la belle chronique de François Morel, diffusée sur France le vendredi 30 octobre, qui nous parle de reconfinement(s) avec humour et pertinence. Les confinements se suivent et ne se ressemblent pas tant que ça…

 

 

« Je me souviens, le premier confinement, je ne l’avais pas mal pris. Il avait fait beau, on mangeait dehors. Je dinais à heure fixe, ça me changeait. Je réussissais à perdre du poids. J’écrivais. J’ai travaillé mais de manière différente. J’ai regardé des séries. Et puis surtout, j’ai profité de mes proches. Ce fut une parenthèse pas désagréable. Tous les soirs à 20h, comme tout le monde, j’applaudissais le personnel hospitalier. Je me disais que ce n’était pas si mal un pays qui, plutôt que son économie, privilégiait notamment la vie de ses vieux.
Le deuxième confinement, j’ai moins aimé. D’abord, plutôt que vers le printemps, on allait vers l’hiver. On était un peu démoralisé. On se demandait combien de temps ça allait durer, s’ils allaient bientôt réussir à trouver un vaccin. Le soir, à 20h, on n’applaudissait personne. C’est pas quand on met les radiateurs qu’on va ouvrir les fenêtres en grand.
Le troisième confinement, c’est là que l’explosion de la vente des chiens a explosé. C’était encore le meilleur moyen de justifier les promenades en forêt. Ceux qui n’avaient pas les moyens de s’acheter un chien s’achetaient juste une laisse. Quand ils croisaient des gendarmes, ils se mettaient à courir la laisse à la main en criant Sultan ! Sultan ! Reviens ! Reviens Sultan, reviens !
Le quatrième confinement, c’était l’anniversaire de la mort de Samuel Paty. Certains ont eu l’idée, (ça partait d’une bonne intention), d’applaudir tous les soirs à 20H les professeurs des écoles, des collèges, des lycées. Ça a fait des polémiques. Certains ont pensé que ça pouvait passer pour une provocation.
Le cinquième confinement, je ne m’en souviens plus trop. Je crois que j’ai commencé à boire le premier jour et je suis resté torché pendant les six semaines. Je buvais. Parfois, je vomissais pour faire de la place. Puis je rebuvais…
C’est surtout à partir du sixième confinement que j’ai repris du poids.
Je me souviens que entre le septième et le huitième confinement, je ne suis même pas sorti de chez moi, j’avais perdu l’habitude.
Pendant le neuvième confinement, en ouvrant la fenêtre, j’ai le voisin d’en face qui travaille dans le BTP qui m’a crié « Vu votre nouvelle silhouette, vous devriez peut-être faire élargir vos portes au cas où vous auriez envie de ressortir de chez vous entre les deux prochains confinements. « De quoi je m’occupe ? » j’ai répondu en refermant la fenêtre.
Le dix-septième confinement, je me souviens, on a regardé plein de films, des vieux trucs, des comédies sentimentales. Les enfants étaient quand même étonnés, ils ne comprenaient pas quand ça finissait bien, pourquoi le monsieur et la dame, se sentaient obligés de se frotter la bouche l’une contre l’autre, parfois même de sortir la langue en guise de contentement ? « C’est dégueulasse, ils disaient, c’est pas hygiénique et puis ça sert à rien… »
On ne leur répondait pas trop, on avait peur de passer pour des parias, on avait de la nostalgie…
Voilà. J’arrive bientôt à mon vingt-troisième confinement. D’une certaine manière, ça passe vite la vie confinée quand on est dans la torpeur.
Pour les jeunes, on est des dinosaures. Ils nous demandent « Mais avant quand ça n’existait pas les confinements, qu’est-ce que vous pouviez bien faire toute la journée à traîner dehors ? Et pourquoi vous étiez obligés d’être en présentiel pour prendre un apéro avec des potes alors qu’avec Zoom c’est tellement plus pratique ?»
On fait comme si on n’entend pas.
On attend la nuit pour pouvoir faire des rêves de baisers, de poignées de mains, d’étreintes, de terrasses, de cinémas, de théâtres. Nos rêves d’aujourd’hui, c’était le quotidien d’hier. » (François Morel)