« Pour mieux comprendre le sionisme » par Pierre Stambul
Par Vincent le jeudi, février 19 2009, 14:14 - Lien permanent
Pierre Stambul (Bureau National de l'Union Juive Française pour la Paix) :
La guerre sanglante que l'armée israélienne mène à Gaza n'est pas venue de nulle part. Tzipi Livni a prévenu tous les partis politiques sionistes 48 heures avant l'agression et tous l'ont approuvée, y compris le Meretz (la gauche sioniste). Le mouvement « La Paix Maintenant » et les écrivains dits « de gauche » (mais farouchement sionistes) Amos Oz, Avraham Yehoshua et David Grossman ont aussi approuvé l'invasion en prônant peu après une trêve. Tous partagent le point de vue officiel en Israël : pour eux, le Hamas est un monstre infréquentable contre lequel le droit de tuer va de soi, même s'il y a des « dommages collatéraux ».
Des Israéliens juifs anticolonialistes s'opposent à la guerre. Ils témoignent et manifestent quotidiennement avec un grand courage. Ils ne représentent qu'une petite minorité (il paraît que 95% des Israéliens juifs étaient d'accord avec la perspective d'attaquer le Hamas) mais leur importance et leur influence dépassent leur nombre. Tous sont non sionistes ou antisionistes. Ils sont les seuls à comprendre la nature du crime commis à Gaza : crime de guerre et crime contre l'humanité. Il faudra bien qu'on en finisse avec l'impunité de cet Etat-voyou. Cela passera par le boycott d'Israël tant que durera l'occupation et par le jugement des criminels de guerre.
Une idéologie totalitaire
En
Israël, tout est sioniste. L'identité, la mentalité, l'histoire
enseignée, les médias, les lois, l'air que l'on respire. Personne ne
peut échapper à cette idéologie qui s'insinue partout. Au nom de cette
idéologie, 60 ans après la création de l'Etat d'Israël, la moitié des
Bédouins du Néguev vivent dans des bidonvilles sans route, ni eau, ni
électricité, ni maison en dur, parce que l'Etat Juif ne reconnaît pas
leurs villages et leurs actes de propriété. Entre Méditerranée et
Jourdain, il y a environ 5 millions de Palestiniens et 5 millions et
demi de Juifs. À cause du sionisme, les premiers n'ont aucun droit. Ils
sont soit bombardés et massacrés, soit occupés, soit des sous citoyens
dans leur propre pays. L'apartheid s'est installé.
Dans
l'histoire multiple et diverse du judaïsme, le sionisme a fait
irruption, il y a un peu plus d'un siècle et il a la prétention
aujourd'hui de s'imposer à tous les Juifs. Si on le critique et qu'on
n'est pas juif, on est forcément antisémite. Si on est juif, alors on
est un « traître qui a la haine de soi ». Et si on est palestinien, le
sionisme délivre un droit de tuer, pour la bonne cause bien sûr, la
sacro-sainte « sécurité d'Israël ».
Il
n'en a pas toujours été ainsi. En 1948, tous les grands noms du
judaïsme américain avec en tête Albert Einstein et Hannah Arendt
signent une adresse au président Truman lui enjoignant d'arrêter ou
d'expulser le terroriste Menahem Begin qui vient de massacrer 200
villageois à Deir Yassine. Aux yeux du monde, le judaïsme à l'époque,
c'est Rosa Luxembourg, Freud, Kafka, Einstein, Arendt. Tou-te-s étaient
non croyant-e-s et non sionistes comme la majorité des 6 millions de
morts du génocide nazi. Comment est-on arrivé à cette inversion qui
fait que les valeurs de fascistes (je ne trouve pas d'autre mot) comme
Begin, Shamir, Liberman , Sharon se sont imposées et sont devenues
celles des criminels Olmert, Perès, Barak, Livni …ou celles d'un grand
nombre de dirigeants communautaires en France.
Cette
mutation est incompréhensible si on n'examine pas ce qu'est le
sionisme : à la fois un nationalisme, une forme de colonialisme, un
messianisme qui a fabriqué un « homme juif nouveau ». Et une idéologie
devenue ultra militariste, ayant fabriqué un pays devenu la tête de
pont de l'impérialisme au Proche-Orient. Une idéologie affirmant offrir
un « havre de paix » aux Juifs. Avec à la clé une instrumentalisation
du génocide nazi et de l'antisémitisme.
Une histoire falsifiée
Les
sionistes ont fabriqué une histoire fantastique du judaïsme. Alors que
la grande majorité des premiers sionistes étaient non-croyants et
souvent très hostiles aux religieux, ils sont allés chercher dans la
Bible toutes les « justifications » au projet colonial qu'ils étaient
en train d'inventer.
Depuis
des dizaines d'années, il y a consensus chez les archéologues et les
spécialistes de l'histoire antique (lire « La Bible Dévoilée » de
Finkelstein et Silberman chez Bayard). Les épisodes d'Abraham et de
Moïse sont totalement légendaires. Mais, ce qui est plus important, la
conquête de Canaan par Josué est totalement légendaire. Ce texte qui
est une véritable apologie du nettoyage ethnique et du massacre de
« l'autre » n'a aucune réalité historique. C'est pourtant lui qui sert
de base « historique » à l'installation des colons en Cisjordanie et
aux partisans de l'expulsion des Palestiniens (la moitié de la société
israélienne y est favorable). Il n'y a aucune trace archéologique de
l'existence du royaume unifié de David et Salomon. À l'époque,
Jérusalem était un village. Il est très probable que le royaume
d'Israël (détruit par les Assyriens) et celui de Juda (détruit par les
Babyloniens) aient toujours été des entités distinctes. Et il est
surtout avéré que, pendant toute l'antiquité des peuples différents,
des langues différentes et des religions différentes ont cohabité sur
cette terre qui était un véritable carrefour. Les sionistes qui
affirment que c'est la terre du peuple juif et que l'Etat d'Israël est
une reconstitution du « royaume unifié » ont entériné une légende
religieuse à laquelle ils ne croyaient pas eux-mêmes.
Dans
la théorie sioniste, le peuple juif a été expulsé de sa terre au moment
de la guerre menée par Titus et de la destruction du temple. Il aurait
vécu 2000 ans en exil dans des conditions épouvantables jusqu'à ce que
le sionisme lui permette de retourner dans son pays.
Or
cette théorie est une affabulation. Dans « Comment le peuple juif fut
inventé » (chez Fayard), Shlomo Sand montre, documents à l'appui, qu'il
n'y a eu ni exil ni retour. Au moment de la destruction du temple, il y
avait déjà des Juifs à Babylone, Alexandrie, Rome, en Espagne …Après la
défaite face aux Romains, c'est la religion qui s'est dispersée, pas le
peuple. Donc les descendants des Hébreux sont essentiellement les
Palestiniens. Ben Gourion en était d'ailleurs persuadé et il a d'abord
songé à les intégrer au projet sioniste.
Pendant
plusieurs siècles dans l'empire Romain puis dans d'autres régions, la
religion juive a été prosélyte. Les Juifs ont formé un pourcentage
notable des habitants de l'empire romain. De nombreuses conversions ont
eu lieu plus tard chez les Berbères d'Afrique du Nord puis chez les
Khazars (une tribu turque ayant établi un empire entre Caspienne et Mer
Noire). Bref les Juifs d'aujourd'hui seraient majoritairement
descendants de convertis. Quant au retour, à plusieurs reprises, les
Juifs auront l'occasion de s'installer à Jérusalem et ils préfèreront
aller à Bagdad, Alexandrie ou Salonique. Il n'y a pas de « race » juive
et (d'après Sand) même pas de « peuple » juif. La théorie sioniste de
l'exil et du retour est complètement une construction idéologique.
Les
sionistes ont instrumentalisé l'épisode de Massada. Après la prise de
Jérusalem par Titus, des Juifs révoltés sont assiégés par les Romains
dans la citadelle de Massada au-dessus de la Mer Morte et ils préfèrent
le suicide à la reddition. D'où le complexe de Massada : « personne
n'aime les Juifs, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et ils sont
menacés en permanence de destruction ». En réalité, les révoltés de
Massada étaient des fanatiques religieux (les zélotes) qui ont commencé
par massacrer les Juifs qui acceptaient le mélange avec les autres
peuples de la région et la souveraineté romaine.
Diaspora et antisémitisme.
Pour
les sionistes, la diaspora (=dispersion) est une parenthèse qui se
serait terminée avec la fondation de l'Etat d'Israël. C'est faux : la
diaspora est le centre de l'histoire des différents judaïsmes. C'est le
lieu où la religion s'est structurée. C'est là que les différentes
langues juives (judéo-arabe, ladino, yiddish) se sont développées. Le
sionisme s'est acharné à faire disparaître les langues, les traditions
et les cultures des différentes communautés juives de la diaspora. La
plupart des Israéliens ont des noms et des prénoms qui n'ont rien à
voir avec ceux de leurs ancêtres. L'Hébreu s'est imposé, la culture
israélienne a fonctionné comme un effaceur du passé. Pour fabriquer
l'Israélien nouveau, il a fallu « tuer » le Juif (le cosmopolite, le
minoritaire, le dispersé). La plupart des Israéliens ignorent tout de
leur histoire. Cette absence de mémoire, remplacée par une mémoire
falsifiée est une des explications de leur indifférence à « l'autre ».
Le
sionisme décrit la vie en diaspora comme une suite ininterrompue de
persécutions et de malheurs qui auraient pris fin avec la création
d'Israël. Avec l'idée que le mélange ou l'égalité des droits entre
Juifs et Non Juifs est impossible et que les Juifs ne peuvent vivre
qu'entre eux dans un Etat juif.
Il
y a là une vision réductrice. La persécution des Juifs commence sous
l'empereur Constantin (IVe siècle ap JC) quand le christianisme devient
religion officielle. Cet antijudaïsme chrétien a des origines
multiples : le christianisme est issu du judaïsme, les 2 religions ont
longtemps été en concurrence, l'accusation de « déicide » est centrale
chez les Chrétiens. Les Juifs subiront de très nombreuses expulsions
(la plus importante étant l'Espagne en 1492), de grands massacres
(croisades, Ukraine), un enfermement et une discrimination
systématiques. Mais il y a eu aussi des périodes plus fastes marquées
par une vie culturelle intense. Les sionistes essaient de montrer que
les Musulmans ont toujours été les ennemis des Juifs. C'est faux : le
statut de « dhimmi » n'est certes pas la citoyenneté, mais il a assuré
aux Juifs une paix relative qui n'a rien à voir avec les persécutions
chrétiennes.
C'est
paradoxalement l'Emancipation des Juifs européens (qui commence au
XVIIIe siècle en Allemagne et en France) qui provoque la transformation
de l'antijudaïsme chrétien en antisémitisme racial. Le Juif personnifie
l'obstacle à la construction d'Etats-nations ethniquement purs. Il
devient le bouc émissaire de tous les nationalismes. C'est le consensus
antisémite en Europe qui permettra le génocide nazi.
Le sionisme contre l'Emancipation.
Vers
1900, une dizaine de millions de Juifs vivent en Europe de l'Est. Ils
parlent le Yiddish. Les transformations sociales les ont massivement
prolétarisés. Une grande partie d'entre eux abandonne la religion et se
tourne vers les idées socialistes. Pour beaucoup, la révolution, en
émancipant les prolétaires, résoudra la question de l'antisémitisme. Si
les principaux partis révolutionnaires mettent entre parenthèse la
« question juive », le Bund, parti révolutionnaire juif, propose dans
le cadre de la Révolution, une « autonomie culturelle » des Juifs là où
ils vivent.
C'est
à cette époque qu'apparaît le sionisme. Il se présente au départ comme
une version juive des différents nationalismes (qui mèneront à la
boucherie de 1914 et au nazisme) avec l'équation simple : un peuple =
un état. Problème : s'il y a à l'évidence un peuple Yiddish entre
Baltique et Mer Noire, ce peuple a peu à voir avec les Juifs marocains,
irakiens ou yéménites. Les sionistes inventent donc le peuple et
l'exil. Alors que le Bund crée des milices d'autodéfense contre les
pogromistes, les sionistes considèrent que l'antisémitisme est
inévitable, qu'il est inutile de le combattre et que la seule solution
est la fuite vers le futur Etat Juif. Ils tournent délibérément le dos
à toute idée d'égalité, d'émancipation, de citoyenneté, de mélange. Peu
avant sa mort, Herzl rencontre un des pires ministres antisémites du
tsar en lui expliquant que sionistes et tsaristes ont des intérêts
communs : faire partir un maximum de Juifs. Le pogrom de Kichinev ou
l'Affaire Dreyfus sont utilisés pour convaincre que tout combat en
Europe est inutile. L'Affaire Dreyfus a pourtant montré que
l'antisémitisme concernait toute la société et que la victoire des
forces de progrès était possible.
Les
sionistes, très souvent laïques voire athées, s'emparent du texte
biblique et décident de s'installer en Palestine. C'est le fameux
mensonge fondateur de Zangwill (« une terre sans peuple pour un peuple
sans terre »). Leur installation commence donc par la négation de
l'existence du peuple palestinien. Du coup, ils fabriquent une histoire
de la Palestine, où paraît-il les Juifs auraient vécu sans interruption
depuis 4000 ans. C'est bien sûr faux. Après la dernière révolte juive
contre les Romains (Bar Kochba), il y a très peu de Juifs en Palestine,
la population étant devenue chrétienne puis musulmane. Vers 1900, les
Juifs forment 4% de la population en Palestine, ce qui est la même
proportion que dans les pays voisins. Ils sont majoritairement arrivés
au XVIIIe siècle, sont très bien intégrés et sont contre toute idée
d'Etat Juif.
Jusqu'à
la deuxième guerre mondiale, les sionistes seront très minoritaires
parmi les Juifs. Ceux qui émigrent pour fuir la misère ou
l'antisémitisme partent très majoritairement vers les Etats-Unis ou
l'Europe occidentale. Toutes les élections qui ont lieu en Pologne ou
en Lituanie dans les ghettos montrent que les partis sionistes sont
minoritaires. En 1939, il n'y a que 3% de la population juive mondiale
qui est partie en Palestine.
Le
sionisme n'est pas au départ religieux. Le courant religieux sioniste
(celui du rabbin Kook) sera au départ très faible, les religieux étant
majoritairement sceptiques, voire très hostiles au sionisme. Ils
considèrent que l'Etat Juif se substituent au Messie. Il faudra
attendre 1967 avec l'émergence du courant national-religieux pour voir
l'horrible synthèse entre colonialisme et intégrisme.
Du colonialisme au nettoyage ethnique.
Les
sionistes sont arrivés en Palestine avec le même complexe de
supériorité vis-à-vis des autochtones et le même comportement que les
colonialistes de l'époque. Il s'agissait d'accaparer le maximum de
terre et de repousser, confiner, domestiquer le peuple qui vivait là.
Au musée de la ville israélienne de Hadera, il y a une grande photo
avec la légende : « Moshé X, fondateur de Hadera ». Autour de
l'individu en question, il y a une quinzaine de Palestiniens, mais les
fondateurs du musée n'ont même pas vu qu'ils existaient. Tout sera bon
pour acquérir des terres. L'argent qui sert à « arroser » quelques
féodaux et à valoriser les terres mais aussi la force. La déclaration
Balfour marque la complicité entre le sionisme et l'impérialisme. Pour
Balfour qui partage les préjugés antisémites de l'époque, c'est un coup
double : faire partir les Juifs d'Europe et assurer une présence
européenne au Moyen-Orient où l'empire ottoman s'est effondré.
Quand
les Palestiniens réalisent que l'immigration juive a pour projet
d'établir un Etat juif et de les déposséder de leur propre pays, ils se
révoltent (1929, 1936) et c'est l'armée britannique qui les écrase.
Pendant toute cette période, les sionistes construisent un véritable
appareil d'état et ils sont totalement absents de la lutte contre la
montée du nazisme. Pire, l'aile droite du sionisme dont le chef de file
est Jabotinski, s'inspire directement des idées fascistes (il a vécu en
Italie et admirait Mussolini) pour proposer dès 1930 l'expulsion des
Palestiniens au-delà du Jourdain. Le groupe Stern d'Itzhak Shamir
(futur premier ministre d'Israël) avait une telle conscience du
génocide nazi qu'il assassinera des soldats britanniques jusqu'en 1942
et tentera de négocier avec les Nazis.
Les
sionistes ont joué un rôle confidentiel dans la résistance juive au
nazisme qui a été principalement communiste ou bundiste. Et pourtant,
c'est le génocide (qui a tué la moitié des Juifs européens et a fait
définitivement disparaître le Yiddishland) qui va permettre la
fondation d'Israël.
Les
Européens, les Américains et les Soviétiques se rallient dès 1945 à
l'idée d'un Etat Juif. Ils vont faire payer au peuple palestinien pour
un crime européen (l'antisémitisme et le génocide) dans lequel il n'a
pas le début d'une responsabilité.
On
sait de façon sûre, les nouveaux historiens israéliens (surtout Ilan
Pappé) ayant confirmé ce que les Palestiniens ont toujours dit, que
l'expulsion de 800000 Palestiniens en 1948 était préméditée. Ce
nettoyage ethnique (la Naqba) est un crime et aucune paix ne pourra
être signée sans la reconnaissance de ce crime qu'il faudra, d'une
façon ou d'une autre, « réparer ». Or, pour le sionisme, cette
reconnaissance est une négation du projet fondateur et de la prétendue
légitimité de ce projet. Dans le film sioniste « Décryptage », Ehud
Barak interviewé le dit : « j'aurais voulu qu'Arafat reconnaisse la
légitimité du sionisme ». Bref il aurait voulu sa capitulation. On est
au cœur du problème. Le sionisme est bien un obstacle à la paix.
Ajoutons
puisque aujourd'hui le Hamas est accusé de terrorisme que le terrorisme
sioniste pendant la guerre de 48 a été bien réel avec l'Irgoun et le
groupe Stern (mais la Haganah, armée officielle occupait les zones
« nettoyées » par les terroristes). De Deir Yassine à l'attentat contre
l'hôtel King David ou à l'assassinat du comte Bernadotte, on voit que
les auteurs de ces crimes sont devenus plus tard Premiers ministres. Et
aujourd'hui, on découvre que Tzipi Livni qui a travaillé dans les
services secrets est la responsable d'un attentat anti-palestinien à
Rome.
La politique du fait accompli et l'instrumentalisation du génocide.
Après
1948, les sionistes ont accéléré la stratégie qui leur avait si bien
réussi en se faisant reconnaître par l'ONU sur des frontières qui
n'avaient plus rien à voir avec celles du plan de partage : la
stratégie du fait accompli. Dès 1949, les terres et les propriétés des
Palestiniens chassés sont confisquées. Alors qu'Israël a dû reconnaître
dans les conventions d'armistice de 1949 le droit au retour des
Palestiniens, ce droit va immédiatement être nié et même présenté comme
une revendication inacceptable mettant en question l'existence d'Israël.
En
1948, il y a moins d'un million de Juif dans le nouvel état. Tout va
être mis en route pour provoquer partout l'émigration. Sionisme et
antisémitisme vont devenir complémentaires, le second alimentant le
premier et le premier cherchant à provoquer le second quand
l'émigration se tarit. L'arrivée d'un million de Juifs du monde arabe
est le résultat conjoint d'une propagande très intense pour les
arracher de pays où ils vivaient depuis des siècles et de l'attitude de
la plupart des gouvernements arabes ravis de ces départs. Pour les
Juifs venus des pays de l'Est, la persistance d'un antisémitisme d'état
a provoqué une rupture avec le communisme (qui avait la sympathie d'un
très grand nombre de Juifs) et l'émigration vers Israël.
Le
fait accompli va prendre un tour nouveau en 1967. On sait maintenant
que les menaces de Nasser ont été un prétexte. La guerre, l'annexion et
la colonisation étaient programmées. L'annexion (par vote de la
Knesset) de Jérusalem Est a lieu dès 1967. Elle sera suivie de celle du
Golan. Ne disposant pas du « personnel » pour créer des colonies, les
travaillistes au pouvoir vont littéralement créer le courant
national-religieux (qui représente aujourd'hui 1/4 de la population) en
leur offrant des colonies. C'est Ygal Allon (réputé être « de gauche »)
qui est à l'origine de cette colonisation. 500000 Israéliens vivent
aujourd'hui dans les territoires conquis en 1967 et tout a été fait
pour faire disparaître la « ligne verte » et rendre l'annexion
définitive.
Le
sionisme a eu au départ une attitude ambiguë vis-à-vis du génocide. Les
rescapés ont été très mal reçus en Israël (aujourd'hui, beaucoup vivent
sous le seuil de pauvreté). On opposait leur prétendue résignation à
l'Israélien fier de lui qui défrichait, se battait et « transformait le
désert en jardin ». Mais très rapidement, le gouvernement a vu le parti
à tirer du génocide. D'où la création du musée Yad Vashem,
l'arrestation et l'exécution d'Eichmann. Plus tard le « devoir de
mémoire » est devenu obligatoire.
Aujourd'hui,
ce devoir est devenu une horreur. Il y a d'abord l'idée que les Juifs
ont été, sont et seront toujours des victimes. Les Israéliens ont
« peur de ne plus avoir peur », ça les obligerait à examiner l'impasse
meurtrière dans laquelle ils se trouvent. Quand les dirigeants
israéliens ont négocié avec les Palestiniens, le seul sujet qu'ils
voulaient traiter, c'était la sécurité de l'occupant. Pour eux, le
« peuple élu », c'est celui qui a tous les droits. Les sionistes
célèbrent les quatre Israéliens tués par les Qassams du Hamas et se
moquent totalement des 1000 morts de Gaza. Israël est le pays (après la
Turquie) où il y a le plus de négationnistes du génocide arménien, le
seul génocide valable étant celui des Juifs. Couramment on présente les
Palestiniens comme les héritiers du Nazisme. Arafat a été qualifié de
« nouvel Hitler » et Begin a dit en 1982 en lançant ses troupes sur
Beyrouth « qu'il avait l'impression d'attaquer le bunker d'Hitler ».
Sharon a déclaré lors du 60e anniversaire de la libération d'Auschwitz
que cela prouvait que « les Juifs ne pouvaient se défendre que par
eux-mêmes », bref que tout était permis. Pour les rescapés et leurs
descendants (dont je suis), cette instrumentalisation est obscène.
Le
sionisme prétendait apporter un « havre de paix » aux Juifs persécutés.
Il a fabriqué un projet criminel pour les Palestiniens mais suicidaire
pour les Israéliens et même pour les Juifs. S'il y a bien un pays où
les Juifs sont en insécurité, c'est Israël et il en sera ainsi tant que
la destruction de la Palestine se poursuivra.
Israël
est devenu un pays odieusement militariste. On dit d'ailleurs que ce
n'est pas un pays doté d'une armée mais « une armée dotée d'un état ».
D'ailleurs la plupart des dirigeants politiques viennent de l'armée ou
des services secrets. Et Israël est devenu une tête de pont de
l'Occident au Moyen-Orient dans le cadre du « choc des civilisations ».
Ce pays incarne l'Occident face aux « barbares ». D'où le « permis de
tuer » à Gaza qui a été octroyé.
Le sionisme a gommé les différences idéologiques
Les
différents gouvernements d'Union Nationale en Israël ou le fait qu'en
France, le CRIF soutienne inconditionnellement toute politique
israélienne montrent qu'il n'y a aucune différence entre sionistes de
droite et sionistes « de gauche ». Les premiers ont toujours été
« sincères ». Ils sont depuis 70 ans pour le nettoyage ethnique et
l'expulsion des Palestiniens. Les seconds ont fait la même chose mais
sans oser l'avouer. La « gauche » sioniste était au pouvoir au moment
de tous les crimes commis par la Palestine : la Naqba, la colonisation,
la construction du mur de l'Apartheid. Jamais les sionistes n'ont
accepté les Palestiniens comme des égaux. Le processus d'Oslo a échoué
parce que tous les courants sionistes exigeaient une capitulation des
Palestiniens, une renonciation à tous leurs droits, l'acceptation de
bantoustans éclatés qu'on aurait baptisé Etat palestinien.
Il
n'y a pas de sionisme à visage humain. Le crime commis à Gaza et
l'indifférence en Israël face à ce crime en sont une preuve
supplémentaire. La paix fondée sur l'égalité des droits et la justice
passera par une « désionisation » d'Israël, une rupture avec cette
fuite en avant criminelle. Le sionisme a rendu plus que malade la
société israélienne devenue autiste et complice de crimes.
Alors,
nous dira-t-on, vous autres antisionistes, vous êtes pour la
destruction de l'Etat d'Israël ? Ne mélangeons pas les choses. Les
Israéliens juifs (5 millions et demi de personnes) forment aujourd'hui
un peuple et ils resteront. Mais aucune paix n'est envisageable sans
une égalité totale, politique et économique entre les peuples de la
région. Quelle que soit la solution envisagée (un ou deux états), cela
devra être les sociétés de tous leurs citoyens. Donc oui l'existence
d'un « Etat Juif » (Etat Français, ça sonne mal et ça rappelle de
mauvais souvenirs, n'est-ce pas ?) où les Non Juifs sont des sous
citoyens est un cauchemar. Un Etat ne peut pas être à la fois juif et
démocratique, c'est une contradiction. La paix passe par le respect de
la citoyenneté de tous et par celui des droits humains fondamentaux.
Le
sionisme est une idéologie criminelle. Et c'est une catastrophe pour le
judaïsme quel que soit le sens qu'on donne à ce terme. En mélangeant
sciemment juif et sioniste et en assimilant toute critique d'Israël à
l'antisémitisme, les sionistes transforment « l'antiisraélisme » (selon
la formule d'Edgar Morin) en antijudaïsme. Ils se comportent en
véritables pyromanes. Il est temps que la parenthèse sioniste se
referme.
Commentaires
Israël viole les droit de l'homme, dépossède le patrimoine des palestiniens, tue femmes et enfants qui n'ont pas de quoi se défendre...etc.
enfin, lorsque on dénonce ce massacre,on est accusé d'antisémite , quel démocratie!!!
donc quelle est votre solution ? que les les israeliens qui entre temps sont devenu different des juifs du monde quittent israel ? et le "gentil" hamas qui a toujours prone la destruction d'israel prenne le pouvoir !
@silphyde-basilic
« Israël viole les droit de l'homme, dépossède le patrimoine des palestiniens, tue femmes et enfants qui n'ont pas de quoi se défendre...etc. »
On y croirait presque ! Allez vous aussi, vous avez le droit de ressortir vos livres d’histoire et de remplir cette tête toute vide ! Et surtout bien tourner sept fois votre langue dans votre bouche…ça devrait vous aider à réfléchir…Quoique j’ai de sérieux doutes !
« lorsque on dénonce ce massacre,on est accusé d'antisémite , quel démocratie!!! »
Qui vous a traité d’antisémite ? Montrez les moi que je leur fasse panpan cucul ?
@Vincent
C’est scandaleux ! Comment osez-vous publier de tels mensonges ?
Bravo ! Belle propagande Pro palestinienne !
Voila qui devrait rééquilibrer tout ça !
Allez c’est parti Israël pour les nuls…c’est ici et maintenant !
Mais qui oserait bien pouvoir lire la terrible vérité ? Hein Vincent ?
N’oubliez pas le passage du financement de la révolte arabe par l’Allemagne nazie…ça fait désordre sur ce blog pro palestinien !
www.mideastweb.org/fr-histoire.htm#1948- 2002
regarder l'invasion israelienne tout en gardant en tete kil ne sont pas tous croyant ils font pire que les allemand ils font la loi dans les pays soi disant democratique qu'ils vienne dans les pays musulman criée leur propagande anti non juifs! aujord'hui ils ont l'avantage mais demain aucune pierre ni aucune terre leur sera promis et celle ci les denoncera de leur actes! ce jour est proche sachez vous battre car les armes ne suffisent plus!
Que de mensonges dans cet article...Car tu penses que les Palestiens aiment les Israeliens et les Juifs. Eux qui refusent qu'on parle de Shoah dans leurs livres d'Histoire. Oui j'habite un Etat juif et democratique. Plus democratique que tous les pays musulmans aux alentours a qui on ne demande pas de renoncer a leur religion. Et je travaille avec des musulmans heureux de vivre en Israel. Et oui cet article resasse tous les poncifs de l'antisemite francais.
A chaque fois que la vérité éclate, il y a toujours un sioniste pour démentir, injurier et s’associer au pire, mettre l’accent sur la violence, refuser la paix. Même si vous ne comprenez pas certaines vérités, pourquoi pensez que vous avez droit de tuer autrui? Vous êtes sur terre pour un temps mais un jour viendra vous paierez votre orgueil (fort trait de caractère chez vous), votre ingratitude, votre incrédulité (Moise, Mahomet, paix et bénédictions de Dieu sur eux) et vos crimes contre les Palestiniens et l’humanité (que vous niez sciemment). Dieu est grand et est témoin des actes de ses créatures, Il sait le mal qu’elles font et qu’elles pensent et organisent et qui ne croit pas en Lui, Il n’a que faire de vous et vous comprendrez quand vous mourrez car vous ne voulez pas changer; Dieu vous ressuscitera et vous informera sur ce que vous faisiez sur terre et ne pourrez niez car tout est écrit et c’est Lui qui vous a créé et c’est vous qui n’aviez obéis (Moise…) Chacun à une responsabilité, sa vie ou son destin, à chacun de s’efforcer d’avancer dans le bon chemin. Beaucoup d’individus se comportent comme des animaux ou des criminels avides de futilités et préparent ainsi leur propre déchéance et n’aurons nulle secours après la vie sur terre. La mort est une vérité connue de tous mais beaucoup oublient de préparer la vie future (en se comportant de manière humaine, juste et croyant en Dieu) Hélas pour (eux-mêmes)beaucoup, ces mots sont insignifiants. L’Islam est vérité, ouvert et tolérant, Ne tombez pas dans les mensonges créés justement pour éloigner les gens de cette religion à chaque fois qu’il y a un problème ou un crime. Musulman, veut dire soumis à Dieu et qui a également l’espoir et la volonté d’être parmi ceux à qui Dieu une place au paradis après la mort. Et pour cela il faut être qqn de bien, donc ni crime, ni mensonge….
Le jour ou les nazi islamistes decideront de nous mettre dans les chambres a gaz ou autres tu te mettra a genou pour qu’il y ai plus de sioniste pour te sauver la peau, sale traite. Et une chose ce ne se seront pas les rabins qui te sauverons la mise toi et tes amis anti semites et anti sioniste.
le jour ou vous vous rendrez compte que nous sommes tous frère , musulman, juif, chrétien, athée….. et bien j en serai ravi car la paix sur terre pourra existé.En attendant personne ne peut nier la Shoah, ni celle des juifs ni celle des palestiniens qui sont parqués dans un Auschwitz à ciel ouvert.
pour conclusion si vous croyez sincèrement être une race supérieure et avoir une religion supérieure le jour du jugement dernier vous comprendrez que vous avez eu tord!!! Paix pour tous, nous sommes tous des être humain.
“Qu’importe leur religion q’importe leur couleur les gens c est juste des gens ils vivent ensuite il meurent”
ca fait mal au coeur
Très bon résumé de l’auteur , il explique en quelques mots, des siècles de niaiseries biblique en décalage totale avec la réalité historique . Cela ne peut plus durer , il suffirai que quelques talents de la plume osent un jour l’avouer au monde qui est rester trop longtemps cloitrer dans ce mensonge mystique . L’israel n’est rien d’autre qu’une invention à la fois tirer de la bible et d’une théorie sioniste .
Les victimes sont bien sur les palestiniens , et en quelques sorte aussi, les juifs sioniste qui ont vraiment crut à cette fables .
La vérité .
Lhomme que jaime vit en Israel et est sioniste.
Je vis en France et suis entouree de Muslims.
Deux discours differents: celui de mes proches et celui de mon homme.
Ce que je vais faire ? Quitter les deux camps.
Et vivre ma vie.
En essayent de decouvrir MA verite.
Car je suis nee seule. je vivrais seule. et je mourrais seule.
Avec un pincement au coeur pour ceux qui se battent pour leur pays. et pour ceux qui se battent pour survivre. et vivre tout simplement.
Jai la chance d’etre LIBRE. contrairement a bcp d Israeliens qui ne se “sentent pas en securite” ou de musulmans “massacrés”.
Vous savez; ce debat existe depuis plusieirs annees. et il n’y a pas de point d’entente.
Le jour du jugement dernier et des revelations fera la part des choses.
Juifs et Musulmans croient au jour du Jugement dernier et à un Dieu unique.
J’attends de decouvrir la Vérité.
Et prefere laisser ceux que j’aime à cause de ces conflits. La “paix”, ça n’a jamais existé.
Une lectrice.