Atelier d'écriture YAKSA 4 : la parole

Parole que l’on dit sans y penser.

Parole qui échappe, le mot de trop où la parole exprimée sans retenue se transforme en parole dérangeante et devient celle qu’on n’aurait pas dû dire.

Parole qui peut être mise en musique ou en poème.

Parole divine, posée sur une musique sacrée.

Parole indicible, qui se scande en rimes par le poète, portant en elle sa propre musique, et se décline en accords harmonieux sur la portée du compositeur.

Parole que l’on entend avec beaucoup d’émotion.

Quand elle est violente, portée par une voix stridente, elle peut être effrayante, aux effets blessants. Même sonore, si elle est sèche, elle peut ne pas avoir été entendue. Inexpressive ou tardive, elle n’en est pas moins émouvante par son rythme. La parole touche alors au-delà des sens, parle au-delà de son propre sens.

Parole qui change la Vie. Parole de sagesse, d’une sagesse ancestrale retrouvée, parole qui se voudrait rassurante, réconfortante, aimante. Faite d’une trame de douceur, elle en serait d’autant plus libératrice.

Parole qui ne dit pas ce qu’en disent les mots.

Parole vaine, masquant la réalité par des banalités abstraites.

Parole prudente ou rusée, elle se fait langue de bois aux effets dévastateurs. Les mots semblent justes mais la parole est fausse.

Claude F.

Fin 2019, l’association Yaksa a installé ses quartiers d’hiver à Utopia Borderouge, pour y animer des ateliers d’écriture. A raison d’un samedi par mois, une poignée de graphomanes en herbe y ont fiévreusement noirci d’innombrables ramettes de papier, avant d’être stoppés dans leur élan par l’épidémie que l’on sait. En attendant de pouvoir renouer avec ces anciennes et chaleureuses pratiques, Yaksa poursuit évidemment son travail d’accompagnement en visioconférence - et nous a gentiment confié, pour que nous les partagions avec vous, quelques uns des textes nés dans l’effervescence de l’atelier à Utopia.