jeudi, mai 21 2020

Atelier d'écriture YAKSA 4 : la parole

Parole que l’on dit sans y penser.

Parole qui échappe, le mot de trop où la parole exprimée sans retenue se transforme en parole dérangeante et devient celle qu’on n’aurait pas dû dire.

Parole qui peut être mise en musique ou en poème.

Parole divine, posée sur une musique sacrée.

Parole indicible, qui se scande en rimes par le poète, portant en elle sa propre musique, et se décline en accords harmonieux sur la portée du compositeur.

Parole que l’on entend avec beaucoup d’émotion.

Quand elle est violente, portée par une voix stridente, elle peut être effrayante, aux effets blessants. Même sonore, si elle est sèche, elle peut ne pas avoir été entendue. Inexpressive ou tardive, elle n’en est pas moins émouvante par son rythme. La parole touche alors au-delà des sens, parle au-delà de son propre sens.

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mercredi, mai 20 2020

Atelier d'écriture YAKSA 3 : vernissage

Un soir, je me promenais dans une petite rue du centre : vitrine éclairée et petite foule élégante verre à la main sur le trottoir. Sans réfléchir je suis entré. Jamais mis les pieds dans un vernissage, qu’est-ce qui m’a pris ? Jolie lumière, ambiance douce, j’ai aimé tout de suite. Ce n’était pas du tout mon environnement, rien de familier, j’étais égaré, j’étais là, juste là sans penser à rien. Depuis tout jeune mon truc c’est ressentir, j’ai ce mot dans la tête, en réfléchissant je crois que je cherche à retrouver le baiser de ma mère, le soir sur mes paupières avant de m’endormir. «Je veux être un homme heureux» dit la chanson, je crois que ressentir c’est être heureux.

Alors là, je regardais, tranquille, une sculpture, enfin un truc que je ne savais pas vraiment qualifier et c’est ce qui la rendait intéressante la chose parce que ça provoquait milles questions dans ma tête. Je convoquais quelques chansons parmi les milliers qui ont colonisées mon cerveau d’enfant isolé. Avec j’essayais de me décrire la situation, de poser l’ambiance pour partir avec la proposition de l’artiste, inventer une histoire… D’ailleurs où était l’artiste? Je ne sais pas, je n’ai pas eu le temps d’y penser.

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mardi, mai 19 2020

Atelier d'écriture YAKSA 2 : cluedo carnavalesque à Utopia Borderouge

Salut, toi qui oses entrer dans l’Utopia Borderouge! Fais attention, car un homme en cavale pour ses crimes serait passé par là ou y est peut-être encore, caché dans sa planque… Si tu veux en savoir plus sur l’enquête, je t’invite à lire cet article au titre étrange « Bal masqué et Cluedo à l’Utopia Borderouge » dans la gazette du cinéma.

L’agent Mayonnaise ne se remettait encore pas de l’ordre de son commissaire. Lui, aurait préféré s’élancer sur la route de la soie pour enquêter sur les contrebandiers et les chauve souris zombies! Mais hélas la mayonnaise ne prit pas! On lui confia une affaire plus citadine qui avait lieu dans la ville de Toulouse. Plus sur la route des lampadaires que sur la route de la soie, maugréa t-il lorsqu’il reçut sa mission… Son fidèle assistant Mr Cocotte Minute à ses côtés, il allait lui montrer, à son commissaire, tiens, qu’il pouvait mettre la main sur l’assassin. Et quel assassin ! Puisque celui là avait l’art de se camoufler. Il présentait toujours un visage différent à la police grâce à son talent pour faire des masques.

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lundi, mai 18 2020

Atelier d'écriture YAKSA 1 : Métamorphose

Roger Grosjean, célibataire endurci, vivait dans sa ferme natale avec sa mère. Sa sœur s’était mariée quelques années auparavant et venait de temps en temps avec mari et enfants partager le repas dominical. La vie était rude dans ce hameau lozérien où l’eau était rare. “Ne gaspille pas l’eau”, lui avaient seriné ses parents tout au long de son enfance.

Il avait deux troupeaux de brebis : les viandes et les laitières, comme on disait dans le pays. Il aimait s’en occuper, les suivre sur le haut plateau accroché aux nuages et vivre avec elles le cycle des saisons: agnelage, production laitière, étés dehors sous le soleil brûlant, hivers confinés dans la bergerie. Comme tous les paysans, il ne prenait jamais de vacances, mais il n’en souffrait pas. Pourquoi partir ailleurs ? Il était bien ancré dans cette terre aride, au rythme de ses brebis qu’il aimait bien sans jamais se l’avouer.

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samedi, mai 9 2020

Les Ciné-Rencontres en dessins

En occasion de la projection de jeudi dernier du film

Là, dove batte il sole de Diego Feduzi

notre spectateur Patrick Lacan nous a offert ses dessins, pour qu’on puisse les partager avec vous ! Nous en sommes honorés !

 

             
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mardi, avril 28 2020

Journal de bord 15

Petit exercice de travaux manuels :

Si vous vous trouvez dans une zone blanche question masques, mercerie, et que de toutes façons vous êtes nuls en couture, faites comme moi recyclez ! Un vieux soutien-gorge à balconnet retravaillé, fait un excellent masque triple ou sextuple épaisseur! 1 coup de ciseau, 2 ou 3 points à la main, le tour est joué. Pour les gars qui n’auraient pas de copines, ou mes copines qui ont petite poitrine, la version slip fonctionne aussi. C’est rigolo, vite fait, mais ne dévalisez pas pour autant les rayons lingerie ! D’accord, pas sûr que ce soit aux normes AFNOR

Masque-soutiengorge.jpg
Masque-soutien-gorge ci-dessus et masque-slip, ci-dessous:

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mercredi, avril 22 2020

Soutenir Utopia

Vous êtes nombreux à nous poser la question : comment vous soutenir, peut-on acheter des abonnements…

On en a longuement parlé entre nous… les informations qui nous viennent du côté de la profession évoluent chaque jour : nous ne savons ni quand, ni comment nous allons pouvoir ouvrir à nouveau les salles. Pour le moment, les diverses mesures mises en place, l’annonce du versement anticipé de la subvention Art et Essai, le chômage partiel, les différés d’emprunt (merci le Crédit Coop qui nous a immédiatement soutenu)… font que nous pouvons « voir venir », prendre le temps d’analyser la situation . Les six Utopia se concertent, chacun compte ses sous et nous agissons en priorité sur l’entraide de notre petite communauté.

Notre premier élan était de répondre à votre proposition de soutien, tant elle nous faisait chaud au coeur… merci ! Mais il nous semble sage d’attendre et de faire appel à vous quand nous aurons un minimum de visibilité, quand nous pourrons vous donner des annonces claires… Nous avons déjà de votre part un bon nombre d’abonnements qui sont en trésorerie et que vous n’avez pas utilisé : grâce à vous déjà, on peut tenir le coup… vous demander de faire un effort plus grand est prématuré.

Pour le moment, suivez le site des Utopia on vous racontera tout à mesure. Soyez nombreux à voir les films qu’on vous propose, soyez nombreux à jouer avec nous… pour le moment c’est comme chanter à vos fenêtres : ça nous soutient le moral…

lundi, avril 20 2020

Journal de bord 14

« On nous cache tout, on nous dit rien… plus on apprend plus on ne sait rien…. » chantait en 67 Jacques Dutronc, fringant jeunot à la belle gueule… Ça ressemble aux chansons que nous débite la foule des coryphées sur les réseaux sociaux et médias divers, ça cancane, ça ricane, ça tweete, ça facebooque : « mais comment se fait-ce qu’il n’y ait pas un seul gourou qui puisse nous donner une bonne petite certitude à se coller sous la comprenette : petite grippe saisonnière ou grand désastre ? Virus anodin ou catastrophe du siècle? Et pourquoi qu’on n’a pas de vaccin ? et pourquoi qu’on ne peut pas nous dire une date précise pour qu’on puisse retenir nos billets d’avion pour partir en vacances ?… et les masques, hein les masques ?… là, je rigole : qu’est-ce qu’on s’était payée sa tête à la Roselyne lorsqu’elle avait fait fabriquer deux milliards de masques… les Guignols en régalaient les rieurs du soir, les réseaux sociaux s’esbaudissaient… quelle andouille cette Roselyne… et quand ce Covid-ci a commencé à pointer son nez les rires antérieurs n’étaient pas encore oubliés : même qu’on en a entendu plus d’un se moquer de ceux qui voulaient arrêter les bises et se cacher le nez: booho ho ! c’est une grippe comme une autre… puis les infos passant, comme un ban de poissons qui virent tous ensemble, les mêmes qui s’indignaient des dépenses insensées de Roselyne s’indignent maintenant qu’on n’ait pas pensé plus tôt à faire fabriquer deux milliards de masques…

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vendredi, avril 17 2020

Journal de bord 13

C’était quelque part en Italie, écrasée sous la chape du corona virus, une toute petite information au journal de 6h30 sur France Inter, une petite information de rien du tout, mais qui touchait véritablement au cœur de l’humaine condition. Ce soir là, à 20h, dans le petit appartement tristounet de Giuseppe, arrive Maria, jeune assistante de vie qui se désole tant elle trouve son patient déprimé… un ancien maçon presque centenaire. Il n’a plus toute sa tête à l’issue d’une journée de solitude, et refuse la petite soupe que la jeune fille lui a préparée. Giuseppe, visiblement, n’a plus goût à rien, mais comme il aime bien Maria et ses visites, il accepte de goûter à sa soupe : une cuillère, puis deux… monte alors des balcons, tout autour, un tonnerre d’applaudissements, des cris, des chants, un concert de casseroles, et de fait, à ce moment là, Maria n’a aucune peine à se convaincre et à convaincre le vieux bonhomme au moral vacillant que tout ce charivari, c’est pour eux. Elle qui a fait la soupe et lui qui, cuillère après cuillère, a fini par la manger… Ce soir là, Giuseppe, le regard brillant, sortira son vieil harmonica d’un tiroir pour se joindre au chahut.

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vendredi, avril 10 2020

Des poèmes pour le confinement

Les hiboux

Ce sont les mères des hiboux

Qui désiraient chercher les poux

De leurs enfants, leurs petits choux,

En les tenant sur les genoux.

Leurs yeux d’or valent des bijoux,

Leur bec est dur comme cailloux,

Ils sont doux comme des joujoux,

Mais aux hiboux point de genoux !

Votre histoire se passait où ?

Chez les Zoulous ? Les Andalous ?

Ou dans la cabane bambou ?

A Moscou ? Ou à Tombouctou ?

En Anjou ou dans le Poitou ?

Au Pérou ou chez les Mandchous ?

Hou ! Hou !

Pas du tout, c’était chez les fous.

 

Robert Desnos

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